Jacques Tronchon aime citer un dicton malgache : « Il faut trois pieds, pour faire cuire le riz ! » pour présenter les « trois pionniers du projet ASA ».
De G. à D. : Léonce Wing-Kong, Jacques Tronchon et Jules Razafindrajoana.
Une nouvelle gouvernance
Récemment, Jacques Tronchon, président fondateur de l’ASA, a pris une retraite bien méritée. Notre ami, Léonce Wing Kong, l’a remplacé. Il a été directeur exécutif de l’ASA de 2007 à 2019. Son expérience et sa compétence, sont les garants de sa fidélité aux valeurs premières de l’ASA.
Sa devise : « ASA un jour, ASA toujours ! ».
Hervé Rasamison, quatre ans responsable de la ZMA (Zone de Migration de l’ASA), a remplacé Léonce au poste de Directeur Exécutif.
Ce nouveau « duo » devrait donner au projet ASA un nouvel élan.
La lutte contre l’insécurité s’organise
Les attaques de dahalo (brigands) et les vols de zébus se multiplient dans la région et dans nos villages, souvent de façon violente. Cette situation semble être la conséquence de la précarité, des mouvements de population entraînée par la famine dans le sud mais également de l’exploitation sauvage de nouvelles mines d’or à proximité de la ZMA. Certaines familles terrorisées ont quitté leur village, d’autres passent la nuit hors de leur maison pour revenir au petit matin.
Après de longues négociations avec les autorités malgaches, douze militaires mobiles viennent d’être affectés sur la ZMA et interviennent en coordination avec les villageois, maintenant organisés en groupes d’autodéfense. Deux attaques de brigands ont ainsi échoué les 9 et 10 novembre derniers.
Le poste avancé de gendarmerie désaffecté d’Ampasipotsy est en cours de réhabilitation et doit accueillir bientôt une équipe de gendarmes. Enfin, Léonce aimerait que soit reprise une tradition ancestrale de protection : la création de clôtures de haies vives défensives autour des villages. Ces clôtures traditionnelles sont réputées efficaces pour lutter contre les intrus, animaux et humains.
Migration sur la ZMA des 22e et 23e promotions
Depuis deux ans, autant en raison de la situation sanitaire que par manque d’espace, il était impossible de construire de nouveaux villages. Enfin, les familles des 22e et 23e promotions, en attente à Antanety (centre de formation) ont pu être réparties avec leurs nombreux enfants dans des villages existants. Bien accueillis par les anciens, ils ont pris possession des maisons disponibles. Les papas et les enfants en âge scolaire étaient partis les premiers pour assurer la préparation de leur future maison et les enfants pour ne pas manquer la rentrée scolaire. Le 17 novembre, les mamans et leurs jeunes enfants ont rejoint les pères et les aînés. Aujourd’hui ces familles ont épousé avec joie et courage leur nouvelle vie de paysans sur leur propres terres.
Par contre, le recrutement de nouvelles familles en grande précarité, volontaires pour s’engager dans le projet ASA, est incompatible avec l’actuelle situation sanitaire dans la capitale Antananarivo. Cette pause forcée devrait permettre de conforter l’encadrement et le soutien des familles de la ZMA et parvenir à l’extension de la concession sur les communes voisines.
L’éducation : un des objectifs prioritaires à l’ASA
De la garderie au lycée, 1 900 élèves sont scolarisés actuellement sur l’ensemble des sites de l’ASA : crèches, écoles maternelles, quatre écoles primaires, deux collèges et un lycée… avec un beau taux de réussite aux examens ! Les écoles de l’ASA accueillent les enfants des familles de l’ASA mais aussi ceux des villages environnants.
Le Centre des Métiers Ruraux (CMR) forme chaque année 15 techniciens qualifiés.
Cinquante étudiants boursiers sont inscrits à la faculté Saint Vincent de Paul Akamasoa, créée par le Père Pedro. Ces jeunes ont suivi toute leur scolarité à l’ASA avant de devenir étudiants. Ils pourront prétendre bientôt à des responsabilités dans leur pays, ou … à l’ASA ! … Cela fait chaud au coeur !
L’ASA organise les parrainages permettant aux étudiants de bénéficier de bourses d’études.
Pour nous autres, vazahas (étrangers), il peut être incompréhensible que l’ASA subvienne seule à cette lourde tâche éducative. Domaine, qui, dans notre esprit, devrait être assuré par l’Etat malgache. Mais Madagascar est bien pauvre ! Tout en espérant toujours un renfort financier de l’Etat, l’ASA recherche des congrégations religieuses qui pourraient partager cette lourde charge prioritaire.
La santé
Ici aussi, nous autres vazahas, pouvons nous interroger sur l’absence de l’Etat… La réponse est la même. C’est effectivement l’ASA qui gère le suivi médical à Antanety et les 3 CSB (Centre de santé de Base) de la ZMA. Ceci pour la santé des familles de l’ASA comme celle des populations environnantes.
Cette présence médicale est d’autant plus importante en cette période de pandémie. Par ailleurs, ces temps derniers, de gros efforts ont porté sur le suivi prénatal et sur l’aide apportée aux nourrissons et
aux nouvelles mamans : distribution de kits qui procurent le nécessaire pour les soins de la mère et de l’enfant.
Une formation sanitaire des « matrones », qui assurent encore des accouchements dans les villages, est développée.
Des nouvelles de notre association
Pour les 16 autres associations du réseau ASA/France, très nombreuses sont les manifestations annulées depuis deux ans : pour nous, pas de soirée malgache, pas de vide-grenier… Cette situation ne nous permettra pas notre score habituel de 25 000 € de contribution au fonctionnement de l’ASA… Cependant, grâce à vous, en 2021, nous atteindrons ou dépasserons 15 000 €.
Restons optimistes pour 2022 !
Le samedi 21 mai nous partagerons notre traditionnel romazava ensemble et le dimanche 4 septembre, notre vide-grenier au Broussan sera une grande fête !
Une fois encore nous vous remercions de votre confiance et de votre fidélité
N’hésitez pas à nous faire part de toutes vos remarques ou suggestions.
Par ailleurs, notre équipe (sympathique) est ouverte aux jeunes et aux moins jeunes pour des « coups de mains » lors de nos manifestations… ou pour assurer des relèves nécessaires.