Nous avons le regret de vous annoncer le décès du frère Jacques. Il nous a quittés le samedi 12 octobre 2024.
Un humanitaire amoureux de Madagascar s’en va, le frère Jacques Tronchon, historien et président fondateur de l’association Ankohonana Sahirana Arenina, l’Accueil des sans-abri (ASA), L’association annonce le décès de celui dont elle rappelle “la bienveillance, le dévouement et l’amour envers Madagascar”. Son influence et sa bienveillance resteront gravées dans l’histoire de l’ASA et dans le coeur de ceux qui l’ont côtoyé.
L’ASA perd en lui son fondateur. Selon son souhait il reposera à Ampasipotsy.
22 octobre 2024. Le cercueil est dans l’église ouverte entouré de fleurs, les familles chantent et viennent accueillir sa soeur Marie Claude et dire au revoir à leur Frère Jacques.
Benoît Pelier, président d’ASA France, adresse ses condoléances :
« Comment ne pas être touchés par le décès de Frère Jacques, le frère jacques de la chanson que les enfants malicieux chantent aux voyageurs solidaires ?
Nous savions que la disparition de Louis Tronchon, son frère venu le voir et visiter l’ASA cet été, l’avait particulièrement affecté, et que son état de santé était très fragile. mais l’annonce de son décès par Léonce Wong-Kong, président de l’ASA, nous plonge dans la réalité de sa fin de vie.
Son départ nous laisse dans une profonde tristesse tellement sa personnalité et l’immense oeuvre qu’il a conçue et construite nous ont liés et engagés.
La force de ses convictions, inspirées par François d’Assise, ses choix de vie, sa capacité intellectuelle, son charisme, son énergie, son amour pour Madagascar, ont engendré une conception nouvelle, originale, de l’aide aux Sans-Abris et aux familles déshéritées.
Sans lui, l’ASA n’aurait jamais pu devenir ce qu’elle est : un modèle de société, fondé sur des valeurs humanistes, chrétiennes et missionnaires. Nous sommes heureux de l’avoir rencontré et suivi : il nous a fait grandir !
Nous ne pouvons qu’affirmer notre reconnaissance !
Homme de défis il nous a montré la voie, a su rassembler, convaincre, écouter, diriger, l’Espérance et la Providence étant ses maîtres-mots.
Cette oeuvre exceptionnelle bâtie à plusieurs, pas à pas, pour que des familles reconstruisent leur vie, se relèvent, fières de leur terre et de leurs enfants, est d’une telle puissance qu’elle ne s’achèvera pas. Nous nous y engageons.
Au nom de tout le réseau ASA France nous adressons l’assurance de notre compassion, de notre amitié et de notre dévouement. »
Homme discret mais efficace, ce Franciscain avait initié au début des années 1990 l’association Accueil des sans-abri avec une équipe de religieux et de laïcs. Il disait avoir lancé le projet après avoir vu, vers la fin des années 1980, la dégradation de la vie à Antananarivo où “ce n’était pas tellement le phénomène des enfants de rues qui émergeait mais celui des familles entières à la rue”. Le projet consistait alors à “réinsérer toutes ces familles en grande précarité”. Parallèlement, l’universitaire qu’il était avait coordonné une recherche qui a donné lieu à la publication d’un gros rapport : “Les sans-abri à Antananarivo de 1992 à 1994”.